dimanche 30 décembre 2012

3ème Millénaire





N° 106   -   Hiver 2012
Thème :   Le Silence
Sommaire
3e millénaire : Un fil d'Ariane dans les pas du silence
Viator : Le silence est une musique
Gangaji : La soumission du mental au silence
Paul Pujol : Le silence et le chant de la vie
Nicole Montinéri : Le silence, espace de la rencontre
Vimala Thakar : Explorer la dimension du silence
John Martin Sahajananda : Le silence ou comment naître à la plénitude
Jean-Marc Mantel : Etre silence
Monique Virelaude : La peur et son double : le silence
Serge Pastor : Le Veilleur Silencieux
David Ciussi : L'Impensable présence au milieu du silence créateur
Betty : L'indéfinissable silence
Peter Fenner : Silence naturel et impensabilité profonde
Document :
Miguel Molinos : Les trois sortes de silences
Râmana Maharshi : L'enseignement du silence
Rudolf Steiner : La voie du silence
Approches de la méditation : La voie de l'épochè
Témoin d’éveil :
David Anza : La clé de la vie
Littérature et Spiritualité :
J. Krishnamurti : Le silence de l'esprit
Poésie :
Marianne Dubois : Poèmes (1949-1954)
  
N°106 - Fil d'ariane sur les pas du Silence   -   Hiver 2012

Le Silence 

Le mystère du silence

Nous ne connaissons pas le silence... Nous le recherchons lorsque les bruits et l'agitation envahissent nos vies, nous le fuyons lorsque l'ennui et l'angoisse se font trop pesants. Ces deux tendances apparemment contradictoires sont enracinées dans notre psyché. Monique Virelaude constate ainsi qu'il existe : « de la peur au silence... du silence à la peur, deux états de conscience étroitement imbriqués et si étrangement solidaires... » Ce sont ces deux tendances qu'il nous faut apprendre à connaître dans leurs fonctionnements [1]. Toutes deux appartiennent au domaine du brouhaha intérieur et se partagent cette double vision que nous nous sommes forgés de « l'état sans bruit ». Cette situation est la manifestation d'une double méprise parce que « le silence n'est pas l'absence de bruit. Il se tient à l'arrière-plan du monde phénoménal », dit Serge Pastor à l'instar de la plupart de nos auteurs. « L'absence de bruit » ! c'est pourtant ainsi que nous envisagions le silence, tant le bruit de nos villes – comme de nos campagnes, souvent – est devenu lancinant, masquant l'angoissante existence de contemporains déboussolés qui ignore l'apaisement. ... Il semble alors que nous ne connaissions pas le silence ! Mais qu'est-ce que le silence ? Et quel sens peut-il avoir dans nos vies ? Avant tout, remarquons, avec le Frère John Martin qu'« il est contradictoire d'écrire ou de parler de silence. En effet, à partir du moment où l'on parle et écrit à propos du silence, il n'y a plus de silence. Le silence n'est pas un objet ». Il faut alors comprendre avec Jean-Marc Mantel que : « nous confondons souvent le silence-objet, perçu, avec le silence du sujet, de la conscience sans pensée ». Cette confusion tient au fait que le silence est notre véritable nature, par-delà la vie et la mort, et que cette essence de ce que nous sommes échappe totalement à nos fonctions cognitives. En effet, précise Viator : « comme l'immobilité, ou l'immuabilité, ou encore l'absolu, le silence n'est pas quelque chose que je puisse appréhender, il n'est pas un phénomène. » C'est pourtant ce que nous en faisons, car nous avons, du silence, des perceptions de quiétude, de tranquillité, de repos ; ses expériences deviennent des représentations du silence-objet jetant leurs voiles sur le silence du sujet. Ces représentations de l'expérience du silence conditionnent notre rapport au monde, aux autres et à nous-même ; elles placent notre conscience dans l'alternance de l'attraction/répulsion et imposent leurs définitions particulières. Pourtant, comme le dit Betty : « définir ce qu'est le silence et être disposé à l'accueillir sous toutes réserves sont deux choses bien différentes. » Le silence véritable, qui n'exclut pas le champ de l'expérience qu'il transcende, est au cœur de nous-même, si bien que connaître le silence revient à « Être silence » et à se connaître soi-même dans la dimension du Soi – connaissance qui, ici, ne s'enferme pas dans les images bruyantes que nous nous renvoyons mutuellement dans la vie sociale. Le sens du silence est alors dans la connaissance silencieuse de nous-même, connaissance à laquelle nous aspirons tous.

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