mardi 25 juin 2013

Jeff Foster




FAITES FACE A VOTRE VISAGE

« Montre-moi ton Visage Originel, le visage que tu avais avant que tes parents naissent. »
- Koan zen

Sans utiliser de surface polie d’aucune sorte, sans recourir à la mémoire, à quoi exactement ressemble votre visage, en CE moment ?

Regardez. Vous êtes allé dans la mémoire, n’est-ce pas ? Vous avez invoqué la mémoire de « mon visage », faisant apparaître cette image dans la conscience. Ce qui soulève la question : qui connaît l’image ? Qui est celui qui connaît le visage, le voit, l’aime ou ne l’aime pas, et même le juge ? « Mon visage », tellement unique dans le monde entier, tellement impossible à reproduire, tellement reconnaissable, définit-il réellement ce que vous êtes ? « Mon magnifique visage », « mon horrible visage », ou tout point de vue entre les deux, vous saisit-il réellement, VOUS ?

L’image-visage vous apparaît, et elle disparaît. Vous n’en êtes pas toujours conscient. Elle fait partie du monde des apparences qui se transforment. Vous la voyez changer avec le temps. Elle ne peut donc être réellement vous. Elle est un contenu qui se transforme, et vous êtes l’espace pour ce contenu, vous êtes ce qui est antérieur aux apparences, ce qui ne peut en soi apparaître ou disparaître. Vous êtes l’omniprésent en présence du visage toujours changeant que vous ne pouvez jamais être. Qui vous êtes vraiment n’est pas limité, ou défini, par ce visage, ce corps, ce rôle, cette image, cette mémoire. Vous êtes vaste et atemporel, sans visage mais pleinement conscient de l’apparence d’un visage alors qu’il danse dans le temps.

En descendant la rue, je vois mon ami, je reconnais son visage, je l’appelle par son nom, nous nous tournons pour nous faire face, et je sais qu’il n’est pas son visage. Nous pouvons bien être face à face, mais en tant que conscience, nous ne pouvons jamais nous trouver en opposition.
 Face à face, espace à espace, nous nous connaissons au-delà de nos visages. 
Nous sommes l’un l’autre. 
C’est cela, le miracle.

Voyez la vérité en face. 
La conscience se réjouit dans ses myriades de visages,
 mais elle n’a aucun visage à elle.